Climat et changement climatique

Le climat de la Guinée est de type tropical humide avec une très forte pluviosité dans la région de Conakry. Il est régi par deux masses d'air de direction et d'influences opposées : l'une tropicale continentale donnant lieu à l’harmattan et l'autre tropicale maritime à l'origine de la mousson. Le pays connaît deux saisons bien distinctes : une saison sèche et une saison pluvieuse de durée variable en fonction des régions naturelles. La Guinée est fortement exposée aux intempéries et aux impacts des changements climatiques, D’après le rapport du Centre National de Gestion des Catastrophes et Urgences Environnementales (CNGCUE), les inondations ont affecté 120 000 personnes dont 200 blessés, 15 disparus et 20 décès entre 2001 et 2008, 59 921 personnes dont 6 703 déplacés, détruit 4 781 habitations et 4 426,05 hectares de cultures entre 2009 et 2011. Celle du mois de juillet 2017, a affecté 2000 personnes à elle seule, à Nzérékoré, 261 ménages et 188 bâtiments endommagés. En outre, les phénomènes météorologiques sont devenus plus fréquents et plus destructeurs. Entre 2012 et 2016 il a été enregistré 120 cas de décès par foudre, noyade, déracinement de gros arbres suite au vent violent sur le territoire national. Les impacts de ces phénomènes affectent les moyens d’existence des populations hommes-femmes dans tous les secteurs (agriculture, élevage, foresterie, pêcheries, etc…) qui sont exposées à la variabilité et au changement climatique. Malgré quelques résultats enregistrés en matière de renforcement de l’information climatique et sa diffusion auprès des utilisateurs les besoins demeurent encore importants pour couvrir l’ensemble du territoire national. Aussi, de par sa situation géographique la Guinée occupe le 5ème rang mondial au point de vue nombre de jours d’orage par an avec une moyenne de 128 jours. Dans la plupart des préfectures de la partie nord de la Guinée, l’accroissement de la fréquence et de l’intensité des sécheresses a affecté la disponibilité des ressources en eau et les activités agropastorales.

La comparaison des normales de pluviométrie des périodes 1961 -1990 et 1981 – 2010 montre une baisse généralisée de la pluviométrie dans l’ensemble de la Guinée.

Les températures observées sont en hausse continue avec une moyenne de +0.25°C par normale. Tous ces impacts ont rendu difficile la gestion des secteurs de production qui dépendent des ressources naturelles, tels que l'agriculture, l’élevage, la pêche, les ressources minières et forestières. Ils ont également aggravé la difficulté dans la planification de la sécurité alimentaire, les épidémies, la gestion des ressources en eau et en particulier l’exploitation de barrages hydroélectriques. Les cours d'eau qui pourraient soutenir l'agriculture irriguée présentent une forte vulnérabilité au changement climatique et à la variabilité du climat. En effet, les épisodes de sécheresses observées en Guinée entre 1961 et 1990 ont gravement affecté le régime hydrologique (INC, 2002). Par exemple, plusieurs cours d'eau qui étaient pérennes dans le passé en Haute et Moyenne Guinée maintenant tarissent en saison sèche (INC, 2002). De même, le secteur minier, qui est une industrie à forte demande d'eau, est affecté par la réduction des ressources en eau et pourrait être contraint de faire des investissements considérables dans les infrastructures de gestion de l'eau afin d'avoir accès à la quantité d'eau nécessaire à son exploitation. Cela pourrait conduire à une concurrence en matière d'accès à l'eau avec les communautés vivant dans ces régions, menaçant les moyens de subsistance et pouvant déclencher des conflits sociaux. De la même manière, les risques de catastrophes climatiques telles que l'intensité et la fréquence accrues des sécheresses, des inondations, des orages et des érosions côtières induites par l’élévation du niveau de la mer sont des obstacles réels pour la réalisation des objectifs du PNDES et les objectifs ultimes de la Guinée Vision 2040. Les tendances climatiques et les impacts observés au cours de ces dernières années sont susceptibles de s’amplifier, selon le 5ème rapport du GIEC. La Première Communication Nationale (CNI 2002) et le Plan National d’Adaptation (NAPA 2007) prédisent que : En Moyenne et Haute Guinée (zones nord-ouest et nord-est du pays), le réchauffement sera de l’ordre de 0,3 à 2,2° c (sensibilité 1,5° c) ; de 0,4 à 3,3° c (sensibilité 2,5° c) et de 0,5 à 4,8° C (sensibilité 4,5° c) ; En Basse Guinée et en Guinée Forestière (zones du sud-ouest et sud-est du pays), le réchauffement variera en moyenne de 0,2 à 1,8o C pour la sensibilité 1,5 °C ; de 0,3 à 2,7° c pour la sensibilité 2,5°C et de 0,4 à 3,9°C pour la sensibilité 4,5° c. Une diminution du régime pluviométrique (36,4% en 2050 et 40,4% en 2100) et une variation de sa répartition spatiale et temporelle dans le pays et un accroissement de la fréquence et de l'intensité des catastrophes météorologiques graves telles que la sécheresse, les inondations, des tempêtes. Cette situation aura des répercussions négatives importantes aussi bien sur les stocks en eau de surface et en eau souterraine que sur le développement des initiatives de lutte contre la pauvreté.